Sylvie Carré - Idées reçues sur la méditation


Méditer, ce n’est pas :

  •  « Se couper du monde »

La méditation de Pleine Conscience, c’est au contraire, se relier au monde.

Méditer n’est pas contempler et rester passif, méditer, c’est agir. Pratiquer la PC permet de s’engager dans des actions conformes à ses projets de vie.

 

  • « Faire le vide dans sa tête »

« Il ne faut pas fermer le robinet des pensées » (Jon Kabhat Zinn).

En effet, il ne s’agit pas de ne plus penser, de faire taire les pensées mais plutôt de ne pas se laisser entrainer par elles, en les observant au lieu de s’identifier à elles.

 

L’esprit n’est pas « vide », sans pensées. L’idée est de parvenir à demeurer stable intérieurement même en présence des pensées, des émotions quelles qu’elles soient et réaliser que nous ne sommes pas nos pensées, nos émotions, nos peines, nos colères et nos souffrances.

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Méditer vient du latin meditari qui signifie "donner des soins à" : une des pratiques fondamentales de la Pleine Conscience consiste à prendre soin des émotions douloureuses.

 

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  •  « Etre zen »

Le zen est une école de méditation très exigeante. Le terme n’est peut- être pas très approprié.

Dans la méditation de pleine conscience, il ne s’agit pas d’être zen dans le sens de « rien ne peut m’atteindre » quel que soit le contexte. Il s’agit plutôt de ne pas subir ce que nos pensées nous dictent, d’avoir ce recul nous permettant de gagner davantage de liberté.

 

  • « Faire de la relaxation »

La méditation de Pleine Conscience n’est pas du tout une approche de relaxation, on ne cherche pas à atteindre un état de détente ou de calme particulier.

La relaxation est ouvertement orientée vers un objectif attendu que les pratiquants cherchent à atteindre : la détente physique, émotionnelle. Alors que la méditation ne vise pas l'atteinte d'un objectif particulier, il n’y a pas de but ou d’état spécial à atteindre (relaxation, bonheur).

La méditation vise l’acceptation de ce qui est là : certaines séances peuvent au contraire être difficiles ou douloureuses et procurer tension, colère, impatience. Vous apprendrez alors à accueillir ces émotions pénibles, à les accepter sans jugement critique amenant ainsi à un état psychologique de quiétude. La détente survient ou pas mais elle n’est pas activement recherchée.

Il s’agit plutôt de ne pas être dans l’évitement émotionnel (processus automatique) c’est-à-dire de ne pas essayer d’éviter des émotions et sensations négatives car cela est une source d’activation des ruminations qui vont vous entrainer dans la spirale de la dépression ou de l’hypomanie.

Sachant qu’un grand nombre de troubles émotionnels résultent d’efforts nocifs pour fuir et éviter nos pensées et nos émotions, vous apprendrez au cours de ces 8 semaines à prendre soin de vos émotions douloureuses.

D’ailleurs, méditer vient du latin meditari qui signifie « donner des soins à ».

Pour conclure, ce n’est pas n’est pas un outil pour se soulager car la méditation vise l’acceptation de ce qui est là.

La pleine conscience est une approche beaucoup plus large que juste une technique, c’est un processus de transformation.

 

  • « S’engager dans une démarche religieuse ou spirituelle »

Même si son inspiration est issue de pratiques méditatives bouddhiques, la pleine conscience n’a pas d’orientation religieuse. Le programme MBCT est un programme thérapeutique permettant de réguler des émotions dysfonctionnelles en se basant sur une méditation laïcisée. Il se situe au-delà de toute forme de croyance.

 

  • « Une réflexion approfondie et intelligente sur un sujet métaphysique comme la vie, la mort, le cosmos...»

La méditation de pleine conscience, ne suggère pas une longue et profonde réflexion intellectuelle, un mode de pensée que l’on pourrait qualifier d’analytique. La pleine conscience est une conscience « non élaborative », dans laquelle on ne cherche pas à analyser ou à mettre en mots, mais plutôt à observer et à éprouver. En effet, dans la méditation de pleine conscience la démarche est contemplative : il s’agit d’observer simplement ce qui est. C’est une présence éveillée à tous les ressentis non verbaux, corporels et sensoriels : il s’agit de ressentir sans intervenir.